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S2E08 - Le cheval en psychanalyse - Yannick GILLANT

S2E08 - Le cheval en psychanalyse - Yannick GILLANT
Feb 6, 2024 · 35m 23s

Le cheval en psychanalyse : Lettre à un jeune équithérapeute - Yannick GILLANT Le plagiat du titre nous situe d’entrée de jeu dans la thématique de l’analyse, la psychanalyse car...

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Le cheval en psychanalyse : Lettre à un jeune équithérapeute - Yannick GILLANT

Le plagiat du titre nous situe d’entrée de jeu dans la thématique de l’analyse, la psychanalyse car toute trouvaille s’y révèle être une retrouvaille. Dans le continent noir qu’elle explore, l’inconscient, elle avance comme un conquistador. Parfois, par le jeu du langage, elle délie un trauma et permet au sujet venu consulter, de continuer plus loin le chemin qu’il s’était fixé. Conquistador donc, devrait-elle, comme aux autres, son salut de ce qu’elle chevauche. Oui les conquistadors ont vaincu de chevaucher, car les primitifs y ont vu des Dieux et ont alors refusé de se battre. Le cheval se révélât une fois encore cheval de Troie et permit, ainsi que les maladies ramenées dans les besaces de conquérir le nouveau monde. Le cheval nous permettrait-il à nous autres, psychanalystes, d’aller plus loin dans notre pratique ? Quelle place peut-on faire à la psychanalyse en équithérapie ? Métapsychologie et équithérapie sont-elles compatibles ?

Les chevaux du mythe La psychanalyse, depuis son fondateur, Freud, n’a de cesse de raconter des histoires. Tour à tour, elle s’empare de Narcisse, d’Œdipe, de Médée, pour conter à nos oreilles les règles de fonctionnement de Psyché, pour faire court, de la pensée humaine, la nôtre. Les chevaux, on le sait grâce aux découvreurs, habitent le monde interne des hommes depuis des millénaires, au moins 35 000 ans et s’affichent sur les murs des cavernes peuplant l’espace de leur présence ambiguë. Tant que nous sommes dans les dates, rappelons-nous aussi que leur domestication, c’est-à-dire leur utilisation à d’autres fins que carnassière date, elle, de 5 000 ans. Nous avons donc passé au moins 30 000 ans à les observer, à les chasser sûrement, à les connaître aussi et à imaginer que nous pouvions développer avec eux un langage commun qui nous rendrait aptes à échanger avec eux. Quel formidable développement, combien furent-ils dans leur grotte à rêver cette communication interspécifique ? Plus près de nous cette fois, les chevaux occupent la mythologie voire la religion et prennent la forme des cavaliers de l’apocalypse, inondant chaque direction d’un fléau censé faire disparaître les hommes. Dans leur caverne, les préhistoriques rêvaient aux chevaux, les antiques en ont fait les compagnons des Dieux, tour à tour tractant le char d’Apollon selon le rythme circadien, ou centaure peuplant quelques contrées inhospitalières. Après eux, les monothéistes en firent les vecteurs de la punition divine. Et je vis l’Agneau qui ouvrit le premier des sept sceaux, et j’entendis l’un des quatre animaux qui disait comme d’une voix de tonnerre : « Viens ! » Et je vis paraître un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc ; on lui donna une couronne, et il partit en vainqueur et pour vaincre. Et quand il eut ouvert le deuxième sceau, j’entendis le second animal qui disait : « Viens ! »
Et Il sortit un autre cheval qui était roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d’ôter la paix de la terre, afin que les hommes s’égorgeassent les uns les autres, et on lui donna une grande épée. Et quand il eut ouvert le troisième sceau, j’entendis le troisième animal qui disait : « Viens ! » Et je vis paraître un cheval noir. Celui qui le montait tenait à la main une balance et j’entendis au milieu des quatre animaux comme une voix qui disait : « Une mesure de blé pour un denier ! Trois mesures d’orge pour un denier ! » Et : « Ne gâte pas l’huile et le vin ! » Et quand il eut ouvert le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième animal qui disait : « Viens ! » Et je vis paraître un cheval de couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la Mort, et l’Enfer le suivait. On leur donna pouvoir sur la quatrième partie de la terre, pour faire tuer par l’épée, par la famine, par la mortalité et par les bêtes féroces de la terre. Apocalypse de Saint Jean Dès les origines de l’humanité, le cheval occupe donc une place faite d’attraction et de peur c’est cette symbolique duelle qui en fait un animal hors pair, que l’analyste ne saurait ignorer. Telle image surgie sur le divan évoquera le cheval de course martyr ou bien encore la force indolente du trait aux champs quand ce n’est pas les deux à la fois. Freud et les chevaux Il est impossible de parler de psychanalyse sans parler de Freud. Freud n’évoque que rarement les chevaux si ce n’est dans son cas resté célèbre, du petit Hans. Il est à noter que contrairement à d’autres de ces cas, le cheval n’entre pas dans la définition de son cas alors qu’il est un élément essentiel de la phobie développée par le petit Hans. Freud ravale ainsi le cheval au rang des animaux au sens large, des gros en particulier. Ce qui l’intéresse, comme le petit Hans d’ailleurs, c’est que les animaux ont leur fait-pipi au même endroit que les mamelles, et qu’il est visible ! Confusion des sexes évidente, voyeurisme patent. Le petit Hans en pervers polymorphe qu’il est voit bien qu’il se trame quelque chose : ce cheval, aussi grand que maman est doté d’un si grand fait-pipi. Il se met à espérer qu’il en aura un du même ordre quand il sera grand. Malheureusement pour le petit Hans, il fait le constat de son ridicule engin, comme il fait aussi la découverte que certains s’en trouvent dépossédés. Il entre par cette vision d’effroi dans la castration. Qui dit castré, sous-entend puni. Il n’en faut pas moins au petit Hans pour savoir que c’est d’être trop proche de sa mère et de toucher si souvent en cachette son propre fait-pipi. En fait, il découvre l’interdit d’un plaisir duquel il se rend si souvent coupable. L’angoisse augmente jusqu’au point de retomber sur le cheval et de s’y fixer par un audacieux déplacement. Angoissé crescendo, il construit sa phobie. Ce qu’il faut en retenir, c’est que le cheval ne connaît pas sous la plume de Freud de destin formidable. Il est le point de chute d’un déplacement infantile, l’objet de la phobie. Reste l’art du maître que d’y avoir vu la mise en place, au fur et à mesure, d’un complexe d’Œdipe, celui du petit Hans, validant par là même les fondements névrotiques des adultes de sa consultation. Néanmoins, il reste de ses lignes que les chevaux, à l’instar des autres animaux, renvoient à la différence des sexes. Adultes que nous sommes, pour peu que l’on soit un tant soit peu honnêtes, nous reconnaîtrons que c’est une habitude, un travers d’enfance, que cette action qui consiste à vérifier, souvent en premier lieu si c’est une jument, un hongre ou encore un entier ? Certes il en va de même pour les chiens mais toujours honnêtement, reconnaissons que ce n’est pas tout à fait pareil, ça marque moins. Dressage d’un cheval sauvage, soigner les névropathes En continuant mon cheminement dans l’œuvre psychanalytique, un autre texte, véritable pépite qui jaillit de la plume de Ferenczi, le dauphin aimé et haï de Freud. Dans la majeure partie de l’article, Ferenczi nous raconte les déboires de Czicza, jeune pure-sang qui refuse absolument, jusqu’à se trouver au rebut malgré de belles origines, d’être ferrée. Le jeune Ezer, maréchal de son état, est alors convié en grande pompe puisqu’il se prétend venir à bout des pires carnes. Ferenczi assiste mais laisse la voix aux journalistes conviés pour l’occasion par souci d’objectivité. S’ensuit une description de dramaturge des méthodes du maréchal. Celles-ci alternent intimidation et douceur pendant près de 2h au terme desquelles la belle se trouve chaussée. Ezer a hurlé puis roucoulé tour à tour et la sauvage a cédé. Laissons aux éthologues le soin de nous expliquer ce qu’il en est de la psychologie animale, Ferenczi s’en saisit pour digresser sur la psyché humaine. Ferenczi, il est nécessaire de le rappeler se situe dans la droite ligne de Lamarck et Freud, et n’a eu de cesse de rappeler que l’ontogenèse récapitule la phylogenèse notamment dans son ouvrage majeur, Thalassa ou les origines de la vie sexuelle. Mais revenons à la belle Czicza, qui signifie chatte en Hongrois.
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Author IFEq
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